Selon les différents dictionnaires et la formulation officielle, la religion est un ensemble de doctrines et de pratiques ayant pour objet les rapports de l'âme humaine avec le sacré et en fonction duquel une communauté de croyants partage certains sacrements, rites ou un code moral.
Elle comprend donc une confession religieuse précise ou une appartenance à un groupe ou à un organisme religieux, à une secte, à un culte ou à toute autre communauté de croyants ayant adopté une religion ou un système de croyances.
Certaines religions n'adorent pas de divinité, mais se définissent plus comme des philosophies ou des spiritualités (le bouddhisme, par exemple).
Pour tenter de définir la religion, on peut la distinguer d'autres termes connexes comme la foi et la superstition. La religion suppose un groupe, contrairement à la foi, un sentiment qui peut être perçu de façon purement individuelle.
Dans les religions, les fidèles transmettent aussi des enseignements et des codes de lois religieuses, supposés montrer le « bien et le mal » aux fidèles afin de leur inculquer une morale homogène, plus ou moins contraignante, à tout le moins leur montrer le chemin du bonheur.
Le Canada est un pays multiconfessionnel, mais il demeure toujours majoritairement, traditionnellement et culturellement catholique et protestant. Le Québec également.
La confédération connaît une croissance des religions musulmane, hindouiste, sikh et bouddhiste due à l'immigration, et même une hausse de gens se disant « sans religion » provenant principalement de Chine.
Les principales confessions recensées par Statistique Canada sont (dans l'ordre) :
Selon Statistiques Canada, seuls 9 % des Québécois ne font partie d'aucun mouvement religieux, comparativement à 22 % des autres Canadiens. La majorité des Québécois se déclarent donc chrétiens, et ce, même s’ils ne pratiquent pas la religion en réalité. Ils deviennent ainsi les « champions du catholicisme non pratiquant ».
La liberté de religion comporte aussi bien la liberté de croire et de professer ses croyances que de ne pas être forcé d'agir contrairement à sa conscience ou à ses croyances.
Pour l'État, elle implique une certaine obligation de neutralité religieuse : il n'y a pas de « religion d'État » au Canada.
Le droit canadien ne connaît pas nommément le concept de laïcité, à savoir la séparation des religions et de l'État dans les sphères publiques (gouvernement, éducation, santé, justice).
En droit canadien et québécois, les rapports entre l'État et les religions se situent strictement dans les libertés fondamentales de conscience et de religion garanties par la loi.
Dans la pratique, la majorité de la population privilégie et pratique la laïcité, même si chaque individu n'a pas la même conception de celle-ci.
Le droit canadien, y compris le droit québécois, se montre nettement plus ouvert à l'expression individuelle des appartenances religieuses, et ce, même au sein de la sphère publique, d'où le principe d'une laïcité inclusive.
Par exemple, on autorise :
Le pluralisme religieux est un aspect important de la culture politique canadienne en raison du multiculturalisme prescrit en tant que valeur de société dans la Constitution.
Dernier vestige, peut-être, de la présence de la religion à l'école, certains États-membres du Canada (Ontario) sont encore tenus par la Constitution de 1867 de financer un réseau séparé d'écoles catholiques.
Partout au pays, y compris au Québec, la tolérance des expressions religieuses (port des insignes, symboles, interdits alimentaires, attitudes sociales, etc.) est régie par le principe de l'accommodement raisonnable qui consiste à faire des exceptions de nature religieuse aux règles générales pour respecter la foi des minorités religieuses.
Mais cette présence plus ou moins visible du religieux dans l'espace public n'est pas approuvée par tous, notamment au Québec où elle a provoqué la création d'une Commission nationale de réflexion sur les pratiques d'accommodement reliées aux différences religieuses et culturelles.
Depuis des siècles, la religion (ou plus exactement les différences religieuses) ont été à la source de discriminations et de conflits entre les humains : polythéistes contre monothéistes, chrétiens contre musulmans, juifs contre chrétiens, catholiques contre protestants et orthodoxes, etc.
Selon la loi, on ne peut faire de la discrimination sur la base de la croyance ou de la pratique religieuse.
La loi précise que le terme « croyance » ne comprend pas :
Au Québec et ailleurs au Canada, les cas de discrimination selon le motif religion concernent souvent plus les symboles ou les rituels religieux que les croyants utilisent pour afficher leur foi, que leur croyance elle-même.
Ces discriminations sont relatives, par exemple, au :
Ces discriminations traduisent parfois l'interprétation que font les uns et les autres de la laïcité, c'est-à-dire la séparation du pouvoir politique et administratif de l'État du pouvoir religieux.
Bien qu'il existe plusieurs formes de laïcité selon les pays, au Québec, la déconfessionnalisation de la société effectuée depuis des décennies provoque des controverses par rapport aux demandes des minorités religieuses dans l'espace public.
Les partisans d'une laïcité radicale sont contre toute manifestation religieuse en public, estimant que la croyance religieuse relève de l'intimité de l'individu. Pour eux, certaines pratiques d'accommodement reliées aux différences culturelles pourraient remettre en cause le juste équilibre entre les droits de la majorité et les droits des minorités.
À l'inverse, les partisans d'une laïcité plus tolérante estiment que celle-ci ne doit pas exclure le religieux de tous les espaces, mais offrir un espace où croyants et non-croyants puissent débattre du tolérable et de l'inacceptable, des différences à respecter, et ceci, dans une écoute mutuelle, sans affrontement ni propagande.